CONTRAPUNTO
Dans la douceur et la légèreté, ou portant toute la lourdeur et l’intensité de la souffrance qui les a engendrés, l’expression jazz et flamenca se répondent, s’entendent, se provoquent et s’apprivoisent pour mieux s’ouvrir au monde.
Les rythmes s’entremêlent et se percutent. Le son se fait matière onirique, réminiscence ou novatrice. L’improvisation dévoile les aspirations profondes d’une rencontre faite de liberté, de complicité et d’audace. Une voix se joint au trio tel un instrument à part entière.
Parfois posée sur une nappe sonore ou traçant une 4e ligne au sein de Contrapunto, elle ajoute sa touche esthétique et son mystère, accentuant les élans organiques ou spirituels, et l’imaginaire des tableaux poétiques.
Le quatuor livre alors une variété de formes éblouissantes avec une tranquillité fascinante et toute la puissance de sa créativité.
La Fabia (danseuse & chorégraphe) et Olivier Maurel (pianiste & compositeur) se rencontrent à Marseille, il y a quelques années déjà…
Tous deux dirigent depuis une décennie une compagnie de création où ils développent des projets chorégraphiques et musicaux dans leurs esthétiques respectives, le flamenco et le jazz. Ils réunissent des artistes d’horizons divers pour créer des passerelles entre les langages et cultures musicales orales et écrites, entre tradition et innovation.
C’est donc naturellement qu’ils partagent la direction artistique du projet « Contrapunto» afin de fusionner leurs langages, confronter leurs vocabulaires et partager leurs sources d’inspiration. Ainsi flamenco, jazz, mais aussi musique du monde, baroque et écritures contemporaines se frottent comme l’allumette sur le soufre pour créer l’étincelle (chispa en espagnol).
En janvier et février 2020, le duo se rencontre lors de séances « laboratoires » à la Cité de la Musique Marseille et à Arsud.
Pandémie et confinements ralentissent cet élan mais leur permettent de penser plus profondément cette collaboration naissante.
L’objet qu’ils façonnent ensemble à la croisée d’une création musicale et chorégraphique s’affranchit des codes usuels du tablao, des sentiers battus de la création jazz, pour laisser place à une fusion inattendue, à la recherche du duende.
A l’automne 2020 ils font appel au percussionniste Mathias Autexier, ancré dans les musiques du monde et plus particulièrement la tradition du Moyen-Orient et du Zarb (tambour traditionnel iranien). Ce musicien évolue aussi dans le sillon des musiques anciennes et baroque.