PULSATIONS – LES ATELIERS DU SAMEDI : LES PULSATIONS INTERDITES DU MALOYA
Pulsations – Les ateliers du samedi
Dès cet hiver, de novembre à mars, une nouvelle saison d’ateliers intitulée « Pulsations » est proposée au Mucem en partenariat avec Les Suds à Arles et La Cité de la Musique.
Envie de partager de nouvelles expériences avec des artistes ? Tous les samedis, profitez de ce temps inédit pour vous initier auprès de musiciens, chanteurs et danseurs de renom à de nouvelles pratiques et découvrir des disciplines variées à travers des répertoires traditionnels et actuels.
Musique d’hommage aux ancêtres, le Maloya est aux réunionnais ce que le musette a pu être aux parisiens ou la paghiella aux corses. Il est même devenu un outil de développement culturel et pas seulement à la Réunion.
D’abord interdite et sévèrement réprimée par le pouvoir colonial français, la pratique de cette musique naît dans les plantations et fait confluer dans son chant et ses rythmes les exils, les tourments et les joies de toutes celles et ceux que la Colonie a exploités et réunis dans ses propriétés. Le Maloya est une musique de lutte.
La percussion et la voix sont les deux combattants de cette résistance, ils ont scellé leur union bien longtemps avant entre le Mozambique, Madagascar et le sous-continent Indien, dans les chants de possession ou d’appels aux esprits qui animent encore le service kabaré. S’initier à observer, écouter
et s’ambiancer aux rythmes et aux mélodies de ce trésor vivant qu’est le Maloya est un exutoire, certes, mais aussi la découverte de rythmes, d’instruments, de mouvements et de chants qui emportent le corps et dans une exploration joyeuse et libératoire.
Pierrette et ses payettes est le groupe réunionnais de Marseille qui fait aujourd’hui l’unanimité sur la pratique de cet art populaire chez nous, et elles et il nous initieront à une première approche du Maloya toute en joie et en précision.
Le Matin :
Par un stage réunissant une vingtaine de personnes au maximum autour de trois axes de transmission : de la pulsation et des rythmes ternaires et binaires du Maloya par les percussions corporelles, et par les jeux du corps dans l’espace ; puis, une initiation aux mêmes rythmes mas cette fois par les instruments traditionnels réunionnais, le Kayamb, le roule, le sati et le bobre ; et enfin la découverte de chants percussifs réunionnais, ou comment placer le chant dans un rythme.
L’après-midi :
Par des interventions de chant Maloya accompagnés au rouler et au kayamb, où les participant.e.s du stage du matin et toutes les personnes qui visitent les espaces du musée pourront se familiariser avec l’accompagnement et les danses du Maloya.
10h – 13h : Stage de pratique sur inscription. Niveau débutant et intermédiaire (15€/11€)*
14h30 – 17h : Ateliers démonstration-découverte de 30 min. Ouvert à tous (gratuit)
Vos talents sont insoupçonnés, alors
lancez-vous !
Les trois intervenant.e.s de cette journée d’ambiance maloya sont issus du groupe Pierrette et ses Payettes.
Sandra Richard est né à St-Denis de la Réunion et a grandi à St-Benoit, à l’Est de l’île. Inscrite au Conservatoire, elle est plus attirée par la danse que la musique. Son bac en poche, elle s’envole pour Marseille poursuivre des études de Droit. Activiste des musiques péyi, elle crée Fonker La Réunion, une association en charge en autre de la chorale Ker Maloya. En duo avec le MC phocéen K- Meleon, elle signe par ailleurs Krazé, un premier titre hip-hop créole qui relie ses passions pour la musique réunionnaise et le hip-hop.
Sanae El Bajnouni est née à dans les environs de Nice dans une famille marocaine. Elle a 8 ans quand elle prend ses premiers cours de chant, et à peine 30 quand elle intègre des chorales italiennes et occitanes à son arrivée à Marseille. Plus tard, l’écoute d’albums de Danyel Waro, l’amène à rejoindre Ker Maloya, la chorale dirigée par Jean-Didier Hoareau. « Ça a été un déclic » reconnait- elle aujourd’hui. « Un déclic et une ouverture ! ». Cette rencontre avec les musiques de la Réunion pourrait bien un jour ou l’autre, la ramener qui sait, vers celles du Maroc. Mais ça c’est une autre histoire.
Samuel Foudrin est né à St-Benoit. « Bras Fusil, quartier de Gramoun Lélé » précise-t-il pour honorer cet ancien qui lui a donné gout au maloya. « Le séga, c’est ma mère qui en écoutait beaucoup mais personne n’en jouait, d’ailleurs personne n’étaient musicien » précise Samuel qui tout petit tapait sur des troncs d’arbre ou des bidons. Installé à Marseille depuis 10 ans, il est depuis sa création en 2014 aux percussions du Banyan, le groupe de maloya de la cité phocéenne.