Pulsations – Les ateliers du samedi
Danses, exutoires et transes percussives en Provence
Dans les pays d’Òc, et particulièrement en Provence, la culture populaire a souvent été assimilée à des pratiques collectives – musiques, danses ou sports, – rassemblées dans ce qu’on appelle communément le Folklore.
Mais qu’y avait-il donc avant, avant ce folklore, avant le costume et toutes les inventions similaires de la fin prolifique du XIXè siècle ? La musique, la danse et le corps nous orientent vers les pistes les plus crédibles, qui sont aussi les plus fabuleuses. Car même ce qui a été taillé, calibré et formaté, le corps finit toujours par le trahir et le laisser enfin s’exprimer. Ainsi, les danses provençales et des pays d’òc révèlent une nécessité impérieuse d’expression ludique ou exutoire. On y court, on s’y dérobe, on s’y croise et on s’y attrape dans des mouvements liés aux cycles des saisons comme à celui des âges de la vie. Mouvements collectifs circulaires, serpentaires ou concentriques, mouvements qui emportent le corps et l’âme vers un débord, un endroit d’òu ils pourront donner l’illusion de s’échapper. Ce sont des retrouvailles avec un imaginaire des origines et avec les savoirs musicaux qui s’y rattachent – d’où le folklore n’est pas exclu, mais où il n’a plus seule voix au chapitre – que nous invitent Benjamin Melia et Guillaume Rigaud, qui en sont de grands et fervents transmetteurs.
Avec le fifre, le galoubet-tambourin et avec les danses de Provence, ils nous invitent à découvrir aussi ce que les élans du corps nous disent de notre histoire.
Le matin :
Initiation aux rythmes des danses pré-folkloriques, rondes, farandoles et rigaudons. Apprentissage des rythmes par les mouvements du corps dans l’espace et par le chant, puis par l’interprétation en petits ou grands groupes de ces danses. Initiation aux mélodies et à l’interprétation conjointe du chant et de la danse, à la tradition occitane du chant à danser.
L’après-midi :
Il sera dédié à la transmission la plus directe et la plus ludique de ces danses dans trois sessions où les participant.e.s du matin pourront venir communiquer à toutes les autres personnes qui visitent le musée à ce moment la magie communicative de ces danses et de ces mouvements collectifs et réjouissants.
Les intervenants :
Benjamin Melia :
Tambourinaire et joueur de fifre virtuose de la Provence varoise. Ses traits mélodiques et ses variations virevoltent et font briller les airs les plus savants comme les plus populaires. Se produisant aussi bien sur des scènes nationales, à l’opéra, dans des centres de création musicale que dans les rues de Coursegoules, Benjamin Melia se veut le porteur d’un geste musical qui déplace l’imaginaire de la Provence vers une cartographie plus vaste. Il incarne une tradition ouverte et dialectique. Professeur au conservatoire de Saint-Raphaël, Benjamin Melia est directeur artistique du Bélouga Quartet et Directeur du Festival Provence. Soliste reconnu, il s’est illustré en tant que tel auprès de différents ensembles, comme l’Orchestre du Capitole de Toulouse, l’Opéra de Nice, à la tête du Belouga Quartet ou, plus régulièrement, avec l’Association Tapenade et son grand complice Henri Maquet.
Guillaume Rigaud :
Aujourd’hui, il est également référencé comme joueur de cornemuse et hautbois dans le Var. De la musique de rue à la musique sur scène, du spectacle pour enfants au concert, Guillaume trouve sens à véhiculer les musiques traditionnelles à travers différentes formations, et les façonner dans différents univers.C’est pourquoi ses inspirations ne s’arrêtent pas à la musique traditionnelle. Il ne se prive pas de mélanger les styles, notamment avec de la musique électro qu’il compose, et continue à mener les instruments traditionnels dans un processus de musique actuelle. Depuis toujours, il écrit ou arrange la musique dans la plupart des projets dont il fait parti. Enseignant à l’Ecole Intercommunale de Musique, Arts et Danse de la Provence Verte, il tend de manière pédagogique et professionnelle à rendre accessible à tous les musiques traditionnelles. Créateur et coordinateur artistique de la compagnie Aouta. Cette compagnie à vu le jour en 2014, elle a fait environ 250 représentations et ses projets sont soutenus par la région PACA. Guillaume est en perpétuelle recherche et n’hésite pas à franchir les limites sur différentes créations et coproductions.